BEZONS, VILLE D'AVENIR - NEWSLETTER N°18 Editorial Octobre 2014
Le Parti Socialiste a lancé depuis quelques semaines une vaste consultation de ses adhérents. Ces Etats Généraux vont permettre de redonner un cap à la sensibilité Sociale Démocrate de la Gauche française.
Aujourd’hui nous sommes en effet au bout d’un cycle : le socialisme issu des années 1980, qui a été le moteur de nombreuses et incontestables avancées, ne répond plus à la réalité sociétale et économique mondialisée. En tant que sociale démocrate, en tant que femme, en tant que représentante, comme beaucoup d’autres, d’une génération de français pleinement intégrés dans la Nation mais assumant fièrement leur origine culturelle, j’ai naturellement participé au processus démocratique insufflé par notre Premier Secrétaire. J’ai considéré que la question de la Nation et de l’intégration était la pierre angulaire de la reconstruction d’un parti progressiste. Cette reconstruction passe, selon moi, par une reconnaissance de la spécificité des territoires qui composent la Nation.
Cette reconnaissance est l’inverse d’une pensée communautariste en ce sens qu’elle pose la citoyenneté nationale comme objectif fondamental à toute reconnaissance d’une spécificité territoriale. Mais cette reconnaissance se veut aussi pragmatique.
La montée du FN et des mouvements identitaires dans les zones rurales et péri-urbaines montrent bien que les réponses nationales ou européennes, si elles sont nécessaires pour répondre aux défis économiques et stratégiques, sont inadaptées aux questions sociétales à l’échelle d’une commune ou d’un département.
C’est pourquoi j’ai proposé la contribution suivante à la réflexion de mes camarades.
Ma contribution : Pour une citoyenneté des territoires
Fidèle à une conception ouverte de la Nation héritée de 1789, la gauche ne peut plus admettre que des hommes et femmes qui résident en France restent exclus de la représentation politique alors qu'ils participent quotidiennement à la vie de nos quartiers.
Elle doit œuvrer à ce que ceux-ci aient la possibilité d'accéder à une citoyenneté de proximité, celle du territoire de vie, avant de se voir offrir, à terme, la possibilité d'accéder à la citoyenneté nationale.
Malheureusement, avec la perte du Sénat nous avons raté l’occasion de mettre en œuvre la première marche de cette intégration qu’aurait constituée l’ouverture du droit de vote aux étrangers non communautaires pour les élections locales.
Il eut fallu soumettre cette réforme au référendum et assumer d’ouvrir un débat aussi nécessaire que difficile sur les conditions du vivre ensemble.
Alors que l’extrême droite s’efforce de dénaturer la laïcité en la présentant comme une loi d’exclusion, il est essentiel d'en rappeler la réalité profonde. Tirant les leçons de notre histoire, la loi de 1905 a été votée pour protéger les religions minoritaires et garantir la concorde ainsi que la cohésion nationale. Notre sol accueille des populations d'origines culturelles diverses et seule la préservation d’un cadre politique et juridique fondé sur des principes universels peut garantir l'intégration et l’égalité de tous.
Si le principe d’indifférenciation des citoyens devant la loi doit constamment être défendu, sa matérialisation suppose que les actes qui y portent atteinte puissent être combattus efficacement, ce qui implique de nommer et représenter ce qui discrimine.
Le fait qu’à diplôme égal un individu issu d’une minorité visible ou d’un quartier défavorisé ait moins de chances d’obtenir un entretien est malheureusement aujourd’hui une réalité.
La multiplication des sanctions pénales visant les pratiques discriminatoires et l’admission du testing comme moyen de preuve constituent des avancées significatives, mais on ne peut que déplorer que cet arsenal répressif ne soit pas suffisamment mis en œuvre. On peut en outre légitimement se poser la question de la définition de nouveaux outils de lutte, tant il est vrai que l’on ne résoudra pas la situation des minorités visibles en la comparant à celle des petits-fils de l’immigration européenne, ces derniers n’ayant plus à subir les discriminations qui touchaient leurs grands-parents.
La France des Lumières a un projet suffisamment fort pour accueillir en son sein une véritable citoyenneté plurielle qui sera le fer de lance de la lutte contre les replis identitaires et c’est la mission historique de la gauche que de l’incarner.
Nessrine Menhaouara, Section Bezons, Val d’Oise, 95.
Retrouvez l'ensemble des contributions sur le lien suivant: http://www.etats-generaux-des-socialistes.fr/
Cette contribution n’est évidemment que le début d’une réflexion que je compte mener dans les mois qui vont venir, à la fois dans mon action quotidienne d’élue d’une banlieue populaire, mais aussi dans le cadre de la préparation du congrès de tous les socialistes que j’espère être celui de la renaissance et du rassemblement.
Bonne lecture et à bientôt sur le terrain.
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