BEZONS, VILLE D'AVENIR - NEWSLETTER N°16 Editorial Juillet 2014
BEZONS, VILLE D'AVENIR
Le territoire, véritable espace de l’action militante.
Les cénacles parisiens et le monde médiatique se sont donnés comme nouvel horizon de pronostiquer la mort des partis, tout comme Yoshiriro Fukuyama annonçait la fin de l’histoire en 1992
Ce serait faire bien peu de cas du rôle que jouent les organisations politiques dans le fonctionnement de tout régime démocratique et on peut sans peine envisager que leur disparition ouvrirait dans notre pays une période de crise sans précédent avec pour conséquence probable la mise en place d’un régime autoritaire fondé sur le recul des libertés individuelles.
Est-ce à dire que l’organisation actuelle des partis, et notamment du Parti Socialiste est satisfaisante ?
Certainement pas.
Le Premier Secrétaire, Jean Christophe Cambadélis ne dit pas autre chose en constatant que celui-ci reste fondé sur la hiérarchie et la verticalité quand la société est déjà dans l'interactivité et la transversalité.
Ce constat s’applique d’ailleurs à l’ensemble des formations politiques.
S’étant depuis trop longtemps concentrées sur la seule compétition électorale, elles ont bien souvent délaissé le terrain de la réflexion programmatique comme celui de l’action sociale.
Preuve en est, think-tanks et autres fondations se sont multipliés pour palier ces manques.
S’il n’y a pas lieu, intrinsèquement, de blâmer l’existence de ces structures, il convient toutefois de constater qu’elle semble consacrer une forme d’externalisation de la production doctrinale et de déconnexion croissante entre la réflexion et l’action militante.
Or, la première cause de désaffection pour les formations politiques est la distance qui s’est établie entre les territoires où s’exerce la démocratie locale, et le pouvoir central qui est décisionnaire a priori au lieu de l’être in fine.
De fait les militants locaux ne sont plus force de proposition, mais force d’application de directives à l’élaboration desquelles ils n’ont pas été associés et dont ils ne perçoivent plus le sens dans leur quotidien.
La nature même du militantisme en est transformée : il est orienté vers un travail de justification, voir de propagande en direction des citoyens, au lieu d’être le relai naturel des orientations souhaitées par la société.
Ne nous méprenons pas, il ne s’agit pas de faire ici la promotion d’une utopique rénovation de la vie politique qui occulterait que la gestion d’un Etat ou d’une collectivité ne peut se faire dans le cadre d’un forum permanent.
Nul ne contestera la nécessité de responsables élus qui, garants de l’intérêt général, doivent assumer les orientations qu’ils incarnent devant l’ensemble des électeurs.
En cette matière, comme en tant d’autres, il nous incombe de refuser toute forme de démagogie et de faire preuve de clarté et de cohérence en réaffirmant constamment notre attachement à la démocratie représentative et à l’article 3 de la Déclaration de 1789.
Seulement, s’il faut être clair quant au rôle des élus et à la nature des liens qu’ils doivent entretenir avec les adhérents des partis dont ils sont issus, il faut aussi recréer les conditions d’une expression militante respectée.
C’est là, j’en suis convaincue, une condition sine qua non de la refondation de notre famille politique.
Le cycle de la rénovation ouvert en 2009 qui a produit les Primaires, la limitation du cumul des mandats et de nouveaux statuts doit être ré ouvert.
Il a permis de voir que lorsque la démocratie était respectée le résultat en était accepté.
Le premier chantier doit être pour moi de reconsidérer la place de ce qui est pour beaucoup la porte d’entrée à l’engagement citoyen : la section locale.
Ouverte sur le territoire dans lequel elle inscrit son action militante, constituant tant un lieu d’apprentissage de la démocratie que de confrontation d’idées, celle-ci doit redevenir le socle de notre action pour nous permettre de reconstruire un projet socialiste en phase avec la société.
C’est donc une rénovation par la base que j’appelle de mes vœux et celle-ci passera nécessairement par un profond renouvellement des pratiques comme des structures de notre formation : vaste programme…
Bonne lecture, et à bientôt sur le terrain.
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