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BEZONS, VILLE D'AVENIR - NEWSLETTER N°15 Editorial Juin 2014

   

BEZONS, VILLE D'AVENIR

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Il faut être lucide. Les résultats des élections européennes ont acté le "divorce" entre la Gauche et la classe ouvrière. Aujourd'hui, et alors que le FN ne cesse de capitaliser sur la désespérance sociale, un tel état de fait  impose de profondes remises en cause.

 

Ouvriers et employés représentent 30 à 35% de la population. Si on y ajoute les retraités de ce secteur, les chômeurs, précaires et intérimaires, on obtient la cartographie du milieu ouvrier.

 

Le FN a décidé d’en faire son cœur de cible et s’est pour cela départi, au moins en apparence, de sa traditionnelle ligne politique poujadiste et ultralibérale pour adopter une posture sociale et étatiste plus susceptible de lui permettre de partir à la conquête des voix de la classe ouvrière.

 

Pour autant, et ainsi qu’en attestent les nombreuses incohérences que comporte son programme économique, le Front National ne semble manifestement guère soucieux d’apporter des réponses crédibles aux maux qui affectent la condition des ouvriers et employés dans notre pays. Au-delà de quelques slogans empruntant désormais parfois des accents de gauche, la récente et ostensible inflexion sociale du parti de Marine Le Pen n’est en réalité motivée que par des vues de pure politique politicienne. Il s’agit là d’une supercherie qu’il convient de dénoncer vigoureusement.

 

Seulement, on ne le sait que trop bien, les condamnations ne suffisent pas à endiguer la montée de l’extrême droite et elles ne peuvent pas dispenser les partis démocratiques d’une nécessaire autocritique.

Autant le dire clairement : nous, socialistes, avons notre part de responsabilité dans cette progression du FN dans les classes populaires.

Si un parti de Gauche ne parle pas des ouvriers et des employés  aux ouvriers et aux employés, il va au devant de graves déconvenues.

Or, sans opposer social et sociétal, il convient toutefois de constater que nous avons  délaissé le terrain social et donné du grain à moudre à l'extrême-droite.

 

Il faut donc que nous reprenions la main sur ces questions (pouvoir d’achat, coût du logement, transports…) parce qu’elles sont planche de survie du Front national. Sans elles il retombera à son étiage historique de parti marginal.

 

Le PS doit rattraper ses faiblesses pour ne pas laisser l'électorat ouvrier au Front National, car à tout moment le débat peut basculer dans la crise de régime. Marine Le Pen, dans de telles circonstances rebondira sur ce discours et sur ce manque.

 

Si l’on veut sincèrement et efficacement combattre le Front National, il faut lui répondre point par point, notamment sur sa défense du modèle social français et du protectionnisme (où il marque des points à Gauche), mais aussi sur tous les sujets culturels et de société où nous apparaissons  bien mal à l’aise. C’est d’autant plus une nécessité que le ras-le-bol grandissant des Français envers les formations politiques classiques, et le brouillage des lignes idéologiques, fait qu’aujourd’hui moins que jamais les partis ne sont propriétaires de leur électorat.

 

Pour commencer, il faut réaffirmer clairement que la Gauche et la Droite ce n’est pas la même chose.

 

A Bezons comme dans d’autres villes, on voit des candidats de l’UMP tenter en permanence de nous instrumentaliser en accolant leur nom avec celui de « socialistes indépendants » ou en créant des listes dites « d’ouverture » que je qualifierais de « listes de confusion ».

 

Les résultats électoraux démontrent qu’ils ont juste servi de marchepied au Front National. Si nous sommes responsables de l’abandon de la question sociale, ils sont coupables d’avoir  surfé sur les thèses frontistes dans un but électoraliste.

 

Nous voyons aussi qu'une partie des syndicalistes ont basculé en rejoignant des listes FN.

C’est bien la preuve que nous avons perdu le contact avec les représentants des salariés.

- Nous socialistes devons dès aujourd’hui réinvestir le champ social en nous impliquant dans les responsabilités syndicales. 

- Nous socialistes devons réinvestir le réel en participant aux grandes associations de droit humain, d’environnement ou d’aide sociale qui sont le dernier lieu d’une vie citoyenne au service des autres.

- Nous socialistes devons quitter les centres villes pour les zones périurbaines ou les quartiers excentrés.

 

C’est seulement  ainsi que nous pourrons reconquérir les territoires de la citoyenneté et retrouver le sens que Jean Jaurès donnait à l’engagement socialiste : être au service du peuple.

 

Bonne lecture et à bientôt sur le terrain.



09/06/2014
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