Nessrine MENHAOUARA, Mon Engagement !

Priorité donnée à la formation et l'emploi des jeunes

François Hollande a initié, le 4 mars dernier dans un Centre de formation d'apprentis (CFA) de Blois, une vaste réforme de la formation professionnelle, visant à mettre un peu d'ordre dans le maquis d'un secteur qui pèse plus de 30 milliards d'euros annuels.

"L'idée générale est  d'améliorer l'efficience d'ensemble d'une dépense de 32 ou 33 milliards d'euros par an, qui laisse à désirer", observe-t-on dans l'entourage du président.

La formation professionnelle, il faut le reconnaître, reste trop peu orientée vers les demandeurs d'emplois et les jeunes peu ou pas formés ; ce public devrait pourtant constituer son cœur de cible.

La Cour des comptes, elle-même, a déploré en début d'année "des politiques insuffisamment ciblées sur les publics en difficulté". Il s'agit donc d'en améliorer à la fois le "ciblage" et "l'efficacité".

Alors que le chômage - qui frappe plus de 3 millions de Français - flirte avec son record absolu de 1997, nous devons maintenir envers et contre tout l'objectif d'une inversion de la courbe du chômage d'ici à la fin 2013 et mettre en œuvre avec courage les mesures pour y parvenir.

Cette courbe du chômage ne naît pas de rien .Elle est le résultat de dix ans de dérégulation effrénée et de désindustrialisation encouragée par la Droite.

Il faudra certainement le quinquennat pour remettre la France à flot et notre devoir de militants socialistes est d’aider le gouvernement à tenir le cap.

La déclaration de Blois intervient au lendemain de la publication au Journal officiel de la loi sur le contrat de génération, et alors que le Conseil des ministres examine le texte sur la "sécurisation de l'emploi" ; ce texte transpose l'accord sur la réforme du marché du travail intervenu le 11 janvier entre le patronat et trois syndicats (CFDT, CFTC, CFE-CGC).

A propos des « contrats de génération » il est bon d’informer, d’informer et d’encore informer sur ce dispositif qui  prévoit d'accorder une aide forfaitaire de 4.000 euros par an aux entreprises de moins de 300 salariés qui embauchent en CDI un jeune de moins de 26 ans, à condition de maintenir l'emploi d'un salarié de plus de 57 ans jusqu'à la retraite pour assurer une fonction de "tutorat".

Concernant la formation professionnelle, le paradoxe est qu’elle bénéficie en premier lieu aux cadres plus qu'aux non-cadres, aux salariés de moins de 40 ans plutôt qu'aux plus de 40 ans et aux salariés ayant une bonne formation initiale, bref à ceux qui en ont peut-être le moins besoin. Les autres catégories restent "dans l'angle mort".

Il s'agit aussi de "mettre de l'ordre dans les relations un peu compliquées entre l’État, les partenaires sociaux, Pôle emploi et les régions" qui financent plus de la moitié de l'effort de formation.

Michel Sapin, ministre du Travail, doit lancer dans les tout prochains jours la concertation autour du projet de loi sur la formation, attendu d'ici à l'été pour s'articuler avec la loi sur la décentralisation.

Le texte devra remédier à d'autres maux : un quart des candidats à la formation professionnelle patientent plus de 15 mois avant d'en bénéficier ; la certification et l'évaluation des quelque 55.000 organismes qui la dispensent laissent à désirer, tandis qu'un tiers du produit de la taxe d'apprentissage, soit 2 milliards d'euros, finance des établissements d'enseignement supérieur et des grandes écoles.

François Hollande l’a affirmé au soir de son élection : chacun de ses choix se fondera sur un engagement majeur : la jeunesse. Sa priorité est de faire en sorte qu’  aucun jeune de 16 à 18 ans ne soit laissé sans solution, et ceci grâce à l’activation de tous les outils existants : l’enseignement professionnel, l’apprentissage et l’alternance. Pour le président de la République, la formation professionnelle continue ne peut être pensée sans lien avec la formation initiale. « C’est dès l’école primaire que doivent s’acquérir les fondamentaux qui ouvrent la voie à la qualification et à une vie sociale réussie », expliquent Vincent Peillon et Philippe Meirieu, vice-président de la région Rhône-Alpes. Ces derniers ont, en amont de l’élection du président, travaillé à un projet de loi qui doit être présenté dans les prochaines semaines. Ce droit pour tous à la connaissance et à la qualification doit se poursuivre tout au long de la vie ; d’où la proposition de mettre en place une formation initiale différée et de créer « une sécurité sociale professionnelle avec un compte-temps formation pour permettre à chacun de reprendre des études, prendre un temps sabbatique, rebondir après un licenciement ou progresser professionnellement ».

La méthode retenue pour aborder chacun de ces sujets est la concertation. Michel Sapin, ministre du travail en charge de la formation professionnelle, mais également du dialogue social, a souligné, à l’issue de la passation de pouvoirs avec son prédécesseur, qu’il prônait une méthode de dialogue « la plus à l’écoute » des partenaires sociaux pour mener à bien les réformes sociales du gouvernement.

Un rendez-vous important a déjà donné lieu à une vaste concertation entre tous les acteurs concernés par les questions d’emploi, de formation et de jeunesse aura lieu en juillet : il s’agit de la conférence nationale pour la croissance et l’emploi qui a réuni, sous la présidence de François Hollande, les ministres concernés, les partenaires sociaux et les régions avec une ambition particulière : «Trouver les meilleures formes de gouvernance pour la formation professionnelle ».

Marylise Lebranchu, ministre de la réforme de l’Etat, de la décentralisation et de la fonction publique a lancé le nouvel acte de la décentralisation promis par le président de la République. Tout en garantissant à l’Etat le maintien de son pouvoir régalien normatif, les régions vont hériter de compétences « formation » élargies et d’un rôle de chef de file. « Déjà dotées de prérogatives en matière de développement économique et de formation, elles constituent l’échelon privilégié pour coordonner les politiques de formation au plus près des territoires », souligne Jean-Paul Denanot, président du Conseil régional du Limousin ; il fut l’un des conseillers « formation » de François Hollande pendant sa campagne. Le transfert de nouvelles compétences pourrait s’effectuer sur la base d’expérimentations.

Un autre défi du quinquennat consistera à mettre en place de véritables services publics régionaux de la formation. Mais cet enjeu ne pourra être abordé qu’après les élections régionales et constituera, à n’en pas douter un des enjeux majeurs de celles-ci.

 



27/03/2013
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